En 1966, Macmillan Company publia Tragedy and Hope, un travail d’une érudition exceptionnelle qui décrit l’histoire du monde entre 1985 et 1965 vue du point de vue de Quigley. Tragedy and Hope était un travail important, qui prit 20 ans à être écrit et qui s’ajouta à la réputation nationale déjà importante de Quigley en tant qu’historien.
Le livre reflétait son sentiment que « la civilisation occidentale est en train de couler ». C’était la tragédie. Quand le livre sortit en 1966, Carroll Quigley pensait que tout cela pouvait être sauvé ; c’était son espoir.
Pendant ses recherches, Quigley avait remarqué que beaucoup d’Anglais célèbres et d’universitaires britanniques exceptionnels étaient membres d’une société honoraire :
[…] Les pouvoirs du capitalisme financier avaient un autre but d’une grande portée, rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier dans les mains du secteur privé, capable de dominer le système politique de chaque pays et de chaque économie du monde comme un tout, ce système devait être contrôlé d’une façon féodale par les banques centrales du monde en agissant de concert avec des accords secrets signés dans des rencontres et des conférences privées. Le point culminant de ce système devait être la Banques des règlements internationaux située à Bâle en Suisse, une banque privée détenue et contrôlée par les banques centrales du monde qui sont elles-mêmes des entreprises privées…
Il ne doit pas être estimé que ces chefs des banques centrales principales du monde étaient eux-mêmes des pouvoirs considérables du monde de la finance. Ce n’était pas le cas. Ou plutôt, ils étaient les techniciens et les agents des banquiers d’investissements dominants de leurs propres pays, qui les avaient élevés et qui étaient parfaitement capables de les jeter. Les pouvoirs financiers substantiels du monde étaient entre les mains de ses banquiers d’investissement (aussi appelés banquiers « internationaux » ou « d’affaires ») qui sont restés très largement en arrière plan de leurs propres banques privées séparées.
Elles formaient un système de coopération internationale et de domination nationale qui était plus privée, plus puissante et plus secrète que celui de leurs agents dans les banques centrales ; cette domination des banquiers d’investissement était basée sur leur contrôle des flux de crédit et des fonds des banquiers d’investissement dans leurs propres pays et à travers le monde. Ils pouvaient dominer les systèmes financiers et industriels de leurs propres pays par leur influence sur le flux de fonds courants à travers des prêts à la banque, le taux réduit et le réescompte des dettes commerciales ; ils pouvaient dominer les gouvernements avec leur propre contrôle des prêts des gouvernements actuels et le jeu des échanges internationaux. Presque tout ce pouvoir était exercé par l’influence personnelle et le prestige d’hommes qui avaient démontré leur habilité du passé à réussir des coups financiers brillants, à garder un secret, à rester calme pendant une crise et à partager les opportunités de victoires avec leurs associés.
À ce moment là, Quigley n’avait aucun moyen de savoir qu’il s’était destiné lui-même à une étrange sorte de célébrité. Il était sur le point de devenir un héros réticent pour les Américains qui pense que le monde est contrôlé habillement par une clique de banquiers internationaux et leurs copains. Quigley apprit le grand appétit du pays pour la croyance en une grande conspiration qui est la cause de tout : des grandes guerres comme du mauvais temps.
Tragedy and Hope n’est pas que de la matière de conspiration juteuse. La plus grande partie est de l’histoire diplomatique, politique et économique. Le livre en entier est brillant. Ses idées sur des sujets autrement si ignorés (et donc crucialement important) comme l’histoire militaire japonaise et sa relation aux dynasties familiales sont fascinantes. Mais il n’acquit pas sa notoriété ou ses ventes à cause de ces idées non-conspiratrices.